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USA PIB en hausse de 2,4% en 2002 et de 2,7% en 2003, selon l'OCDE

PARIS, 17 oct (AFP) - Les Etats-Unis devraient enregistrer une progression de 2,4% cette année et de 2,7% l'année prochaine de leur produit intérieur brut (PIB), selon les estimations de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) publiées jeudi.

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L'OCDE, basée à Paris, publie deux fois par an une étude sur les perspectives économiques mondiales et, de manière ponctuelle, des études sur l'économie de chacun de ses trente pays membres, assorties de prévisions et de recommandations.

Dans ses dernières perspectives économiques mondiales, en avril, l'organisation tablait pour 2002 sur une croissance américaine de 2,5% et de 3,5% en 2003.

Dans un rapport consacré uniquement aux Etats-Unis, l'organisation salue la bonne tenue de l'activité économique américaine, en particulier après les attentats du 11 septembre 2001, "grâce en grande partie aux soutiens monétaire et budgétaire", dont elle a bénéficié : la Réserve fédérale américaine a agressivement baissé ses taux et l'administration de George W. Bush a lancé un grand programme de dépenses publiques.

En pleine reprise après une très faible et courte récession en 2001, l'économie américaine reste cependant fragile, en raison entre autres de la chute des marchés boursiers depuis l'été, d'un marché de l'emploi qui tarde à se reprendre et d'un déficit extérieur important, selon l'organisation.

"Les turbulences sur les marchés financiers et la lenteur du rythme de créations d'emplois sont de nature à miner la confiance" des consommateurs et des investisseurs, estime l'organisation.

"Le calendrier de la reprise des investissements des entreprises reste incertain" en dépit de quelques signes de rebond des dépenses d'équipement, note-t-elle.

A toutes ces incertitudes s'ajoute l'importance croissante du déficit des comptes courants américains, qui pèse sur le dollar. "Une nouvelle chute des bourses et une hausse des taux d'intérêt à long terme pourraient accompagner une dépréciation plus sévère" de la monnaie, affirme l'OCDE.

Sans oublier la possible flambée des cours du pétrole, qui pourrait nuire davantage à la reprise de l'activité américaine, indique l'organisation, tout en restant silencieuse sur les raisons d'un éventuel bond des prix du brut, en particulier une intervention militaire américaine contre l'Irak.

A cet égard, l'OCDE s'est défendue d'avoir voulu ignorer le sujet. "Nous n'avons pas inclus spécifiquement le fait qu'il pourrait y avoir une guerre (en Irak)", a reconnu Val Koromzay, directeur des études de l'OCDE par pays, lors d'une conférence de presse. Mais cet omission est due au fait que ce conflit reste une éventualité et que les prévisions de l'organisation comprennent déjà une large part des incertitudes qui pèsent sur la conjoncture, a-t-il expliqué..

"Enfin, la question de savoir comment et quand le large déficit extérieur, associé à la faiblesse de l'épargne, sera comblé reste un facteur de risque", a souligné l'organisation.

La Réserve fédérale américaine fait ainsi face à "un choix délicat": "elle doit se tenir prête à baisser de nouveau ses taux directeurs, si l'économie doit s'essouffler dans les prochains mois", mais elle devra aussi "en fin de compte relever les taux d'intérêt à court terme", pour maîtriser l'inflation, indique l'organisation.

"Une petite baisse d'ici la fin de l'année serait logique étant donné les risques dans la situation actuelle", a affirmé Val Koromzay.

L'OCDE s'inquiète également du vieillissement de la population américaine et des déséquilibres du système public de retraite et des programmes de santé, susceptibles d'accroître davantage le déficit budgétaire fédéral.

"Il faut assurément améliorer la couverture sociale, en termes de services publics et de réduction du nombre des personnes non assurées", d'autant que "les Etats-Unis restent le seul Etat membre qui n'offre pas de couverture universelle", a regretté Val Koromzay.

"Mais que cela se fasse en étendant les programmes fédéraux existants ou en fournissant des avantages fiscaux pour la souscription auprès d'assurances privées, l'effet sur le budget devra être compensé par des mesures pour contenir les coûts des soins", recommande l'organisation.

L'OCDE juge aussi "regrettables" les décisions de l'administration américaine actuelle de relever provisoirement les taxes sur les importations d'acier pour protéger son industrie sidérurgique ainsi que les subventions aux agriculteurs. Ces décisions, contraires aux lois du libre marché, "doivent être reconsidérées", affirme-t-elle.


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